L'épineuse question des cimetières pour animaux

Focus sur ce que deviennent les restes mortels des animaux domestiques.

Publié par la rédaction du site · Publié le 22 janv. 2020

L'épineuse question des cimetières pour animaux

Un candidat aux municipales l'affirme 'Si je suis élu, il y aura un cimetière pour animaux'. Cette proposition avait déjà été faite il y a trente ans. Les propriétaires d’animaux qui ont un jardin, ils peuvent les enterrer. Mais ceux qui sont en appartement, non. Pour eux, c’est un drame. 'J’ai croisé l’autre jour un avocat messin qui venait de perdre son chien, il en était triste.' En théorie, le potentiel est là. En France, en 2017, l’ Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) a recensé 13,5 millions de chats et 7,4 millions de chiens. En gros, on compte un animal pour trois habitants.

Dans la pratique, ce n’est pas si évident. Il n’existe qu’une vingtaine de cimetières animaliers dans toute la France. L'un d'eux en Lorraine était privé et a été repris par la commune en 2010. Et depuis ? Il enregistre environ cinq inhumations par an. Il contient aujourd’hui près de quatre-vingts petites tombes.

S’il y a un besoin, il est discret, et les collectivités ont rarement reçu de demande de particuliers pour un nouveau lopin de terre destiné aux très chères petites bêtes. « Personne ne nous a jamais posé la question », confirme une auxiliaire vétérinaire.

S’ils ne sont pas au cimetière, ils ne sont pas enterrés à domicile pour autant. Du moins pas entiers. L’usage semble se perdre. « Environ 10 % des gens gardent leur animal pour l’enterrer chez eux, surtout les chats, car c’est une épreuve difficile pour eux », estime l'auxiliaire vétérinaire. Même avis dans une clinique vétérinaire, où les enterrements sont jugés « rares ».

Mais plus l’animal est gros, moins on va l’enterrer. Comme pour les humains, la crémation gagne du terrain. La crémation, oui, et non l’incinération, un terme qui paraît plus respectueux pour les uns et les autres (c’est toute la différence entre un crématorium et une usine d’incinération). Elle est vécue aussi comme l’étape ultime après l’euthanasie, qui elle aussi, s’est imposée. Une fois l’animal piqué, son corps est pris en charge à la clinique, il est envoyé dans un centre. Longtemps, le lien entre les anciens maîtres et le chat ou le chien s’arrêtait là. Une nouvelle tendance apparaît : celle de la crémation individuelle. On revient avec l’urne chez soi et on la pose dans le salon, à côté de sa photo. Alors, le cimetière animalier, c’est presque trop loin.

Source : republicain-lorrain.fr